Tribune dans le Huffington Post : Pourquoi nous ne voterons pas la Charte des socialistes.


Pourquoi nous ne voterons pas la Charte des socialistes



Un monde d'avance 59 reconnaît que les Etats Généraux Des Socialistes dans le Nord ont permis à des camarades qui, d'ordinaire, ne prennent pas la parole, de s'exprimer sur ce qu'ils pensent du Parti socialiste et de son organisation. Toutefois dans la mesure où ces états généraux n'avaient pas vocation à discuter de la ligne du gouvernement et des choix idéologiques du Parti dans son soutien ou non à la politique mise en place par Manuel Valls, nous considérons toujours qu'un congrès, finalement organisé en juin 2015, eut été préférable.
Les résultats de ces Etats Généraux dans le Nord sont peu surprenants: les militants socialistes veulent plus de proximité avec les élus et que ces derniers soient plus présents et plus proches du quotidien des français. À l'instar de notre courant, une majorité des militants du Nord se sont vigoureusement exprimés pour demander le respect d'un non-cumul strict dans le temps et dans l'espace. Nous l'attendons encore!
Nombre d'entre nous a pris la plume pour écrire des contributions, pourquoi? Le texte national intitulé "Charte des socialistes pour le progrès humain" laborieusement accouché au sortir de ces Etats Généraux n'est qu'un texte aseptisé ne remettant aucunement en cause la politique menée par le gouvernement et sans reprise des propositions des militants. Ce texte censé définir "l'identité des socialistes" fait l'impasse sur les grands combats des socialistes: nationalisations, réduction du temps de travail, émancipation et justice sociale, ... Nos priorités transversales à prendre en compte dans toutes les politiques, y compris l'indispensable et urgente transition écologique, semblent ne plus avoir leur place dans l'identité des socialistes pour Jean-Christophe Cambadélis.
Pour toutes ces raisons, et pour bien d'autres, Un Monde d'Avance 59 invite les militants socialistes à voter pour les candidats aux élections départementales de mars prochain mais de ne pas prendre part au vote sur la Charte qui nous est proposée, qui plus est, sans possibilité d'amendement. Cette diversion mal venue ne fera pas oublier le véritable enjeu pour notre Parti et les français que constituera le prochain congrès du PS les 5, 6 et 7 juin prochain.

Alexis Debuisson
Animateur d'Un Monde d'Avance Nord

Pascale Pavy
Conseillére Régionale
Membre du Bureau Fédéral du PS Nord

Jérôme Dehaynin
Secrétaire de Section de Wasquehal
Membre du Conseil Fédéral du Ps Nord

Franck Lesueur Bonte
Membre du Conseil Fédéral du Ps Nord
Secrétaire de Section Adjoint de Lille Centre

Rencontre Militante avec Guillaume Balas





Cher-e-s Camarade,

Un Monde d'Avance Nord t'invite le Mercredi 10 Décembre à 18h45 à la rencontre militante présence de Guillaume
BALAS en Fédération du Parti Socialiste de Nord.


Nous y traiterons l’actualité politique nationale, européenne et internationale, ainsi que le mouvement de Vive la gauche ! 

ETATS-GÉNÉRAUX PS : UMA APPELLE À NE PAS PRENDRE PART AU VOTE DU 3 DÉCEMBRE

Argumentaire sur la Charte des socialistes 
I. Le déroulé des Etats généraux
Le déni de la parole militante. Les Etats généraux sont un objet non identifié. Ni déclaration de principe, ni Congrès, ce montage hors sol a pour but de définir l’ « identité socialiste » selon Jean-Christophe Cambadélis. A la Rochelle, un appel à contribution a été lancé. Nombreux sont les camarades qui ont pris la plume pour exprimer leurs idées. Pourtant, le processus débouche sur un texte aseptisé, qui évite tout débat sur la politique menée par le gouvernement et sans reprise aucune des propositions issues des réflexions des militants socialistes.
Un processus d’amendements cadenassé.La direction du Parti socialiste a ouvert aux différentes sensibilités le droit d’amender le texte le temps d’un week-end. Il en résulte que là où UMA a porté le débat, la réponse a été au mieux de modifier le texte à la marge. Certains thèmes n’ont même pas pu faire l’objet de débat (la compétitivité, le rapport aux déficits…)
II. La ligne politique
Une ligne politique Valsiste, le retour de la « troisième voie » blairisteL’objectif de redéfinir l’identité socialiste se heurte à la volonté affirmée de ne pas discuter l’action des socialistes au pouvoir. Le texte s’inscrit dans une dérive sociale-libérale qui se retrouve dans les 13 occurrences de l’expression « nouveau progressisme » chère à Blair, Schröder et Clinton à la fin des années 1990 et rejetée par Lionel Jospin.
Sur la caractérisation de notre action, le texte abandonne l’expression de « réforme radicale » pourtant fruit d’un compromis en 2008 lors du vote sur la déclaration de principe du PS.
Sur les combats historiques du PS,le texte fait l’impasse sur la diminution du temps de travail ou à la place des nationalisations (ne serait-ce que la régie de l’eau dans certaines collectivités). Au cœur des combats du parti socialiste d’Epinay, ces solutions sont évacuées.
Sur l’encadrement de la finance, le texte reste évasif et flou pour ne pas porter le combat là où le gouvernement recule. Par exemple, la taxe sur les transactions financières, citée à deux reprises, n’est pas définie comme intégrant l’ensemble des produits financiers échangés (actions, obligations, produits dérivés). Cet « oubli » renvoie au refus du gouvernement français de s’engager pour une vraie régulation. Comme un paradoxe, ce sont les conservateurs allemands qui poussent en faveur d’une intégration des produits dérivés, source des spéculations les plus folles, quand le gouvernement socialiste français recule sous la pression des banques.
Sur l’Europeles objectifs fixés sont plus que faibles. Là où Henri Emmanuelli avait intégré l’objectif « fédéraliste » à l’ADN socialiste en 1994, ce texte l’évacue. Ceux qui se disent « européistes » tournent le dos à un combat cher à la gauche socialiste et sociale-démocrate européenne.
Sur la transition écologique,bien que certains de nos amendements ont permis d’avancer sur ce thème, le texte reste très flou et ne fait pas de l’écologie un axe transversal au cœur d’une identité renouvelée.
Sur les aides aux entreprises, la formulation employée vise à justifier les aides non conditionnées accordées par le gouvernement. La notion de « compétitivité », au cœur de la réflexion sur l’entreprise, laisse peu de place à une analyse critique de l’action gouvernementale. L’aide fiscale aux entreprises ne peut être pensée sans conditionnement. Il ne s’agit en aucun cas de limiter l’action de l’Etat à une simple « demande [de] contrepartie » comme écrit dans le texte.
Sur la liberté de conscience,le texte fait explicitement référence à la religion musulmane. Certes, il s’agit de montrer le clivage avec la droite et l’extrême droite. Néanmoins, une référence si ancrée dans le contexte ne constitue en rien une réponse sur l’identité socialiste en matière de laïcité et de liberté de conscience.
Sur les institutions.Loin de toute référence à un nouvelle République, le texte inscrit le PS dans la logique de la Ve République. Aucune réflexion ni proposition sur les pouvoirs du Parlement, la place du Président de la République ou le rôle du citoyen. Le rapport à la souveraineté n’est jamais abordé.
Pour toutes ces raisons, qu’elles touchent au fond du texte ou à la prise en compte de la parole militante, Un Monde d’avance invite les militants à ne pas prendre part au vote. Cette diversion ne doit en aucun cas détourner les adhérents socialistes du seul évènement interne au PS à enjeu : le Congrès du 5, 6 & 7 juin 2015.

L'appel de la Rochelle - Pour que Vive la gauche


L'appel de la Rochelle
Pour que Vive la gauche


L’heure n’est plus à la déception ou à l’alerte, mais à un puissant sursaut collectif.
Plusieurs crises s’additionnent et n’en finissent pas. La durée et la profondeur de la récession minent le quotidien des Français et la confiance en un destin collectif. Privées d’une amélioration de leurs conditions de vie, les classes populaires et moyennes ont exprimé leur colère. Le vote majoritaire d'un sombre dimanche en faveur de l’extrême-droite a été le révélateur insupportable d’une société sous tension.

Nous devons retrouver notre force collective pour orienter le présent et permettre un avenir de progrès. Il y a urgence à redonner justice et efficacité à des politiques enlisées, sans résultats ni perspectives.

La vocation de la gauche, c’est de porter l'espoir, non pas de risquer un renoncement continu, ou de s’excuser sans cesse de ce que nous sommes. A s’écarter de leurs engagements, les socialistes se divisent. A les oublier, nous nous perdrons. Les applaudissements du Medef ne seront jamais le critère de notre réussite.

Nous choisissons de ne pas subir une suite d’événements qui préparent d’amers lendemains. Nous avons une conviction bien ancrée : pour se réinventer, la France a besoin d'une gauche fière d'elle-même et de ses valeurs.

L’idéal progressiste est notre ressort, comme il est celui de millions de gens. Au lendemain des élections municipales et européennes, deux défaites sans précédent, des parlementaires de notre majorité ont choisi de s’exprimer dans l’Appel des 100 et d’agir, conscients des enjeux et responsables du mandat qui leur a été confié. Nous leur apportons notre soutien pour les choix décisifs des prochaines semaines au Parlement.

Aujourd’hui, alors qu’elle dirige le pays, la gauche a une obligation de fidélité à ses engagements et un devoir d’audace pour proposer des solutions modernes. Devant les inégalités qui déstructurent la société, les chocs climatiques, les excès financiers ou les drames du chômage, nos réponses ne sont pas celles de la droite.

Nous préférons les réformes de fond, avec des choix clairs, aux audaces de surface : une réforme fiscale conforme à nos engagements, une seconde loi bancaire utile à l’économie réelle, les bases d’un nouveau modèle de développement social, écologique et numérique.
Contre la récession, nous proposons un plan d’urgence alliant un soutien ciblé aux entreprises, du pouvoir d'achat supplémentaire pour les familles et un maintien des capacités d'investissement local. Opposer facticement l'offre et la demande est une vision dépassée. La gauche du 21ème siècle doit aider l'offre par une demande soutenue, soutenir la demande par une offre adaptée. C’est le bon chemin.

Contre l'épuisement démocratique et la colère qui s’expriment, nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Vème République corsetée. Pour permettre à la gauche de rassembler durablement une majorité sociale et politique, nous devons changer les modes de représentation et de délibération de notre pays et les adapter aux temps présents.

Ni conformismes, ni tabous, mais des principes ! La gauche se doit à sa mission de transformation, avec la justice et l’égalité comme boussoles. Face au risque de délitement, il faut recréer les conditions d’une démarche commune rassemblant la gauche, sans laquelle rien ne peut réussir.
Nous sommes socialistes. Notre parti, porté par ses militants, peut encore proposer un avenir à une gauche française orpheline de ses ambitions. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent se réapproprier l’espoir commun, à se retrouver pour agir ensemble. Et pour que vive la gauche !

Je soutiens Vive la gauche !